Rediffusionde la douziÚme émission de Tepa avec Adrien Abauzit.
Par Didier Beauregard, journaliste et essayiste ♩ PolĂ©mia a publiĂ© de nombreux articles d’analyses de la prĂ©sidentielle. FidĂšle Ă  la rĂ©putation de notre fondation et Ă  son nom, nous publions auprĂšs de nos lecteurs des textes qui reflĂštent parfois des lignes diffĂ©rentes. C’est l’essence mĂȘme du dĂ©bat, valeur ancestrale de la civilisation europĂ©enne. Nous avons ainsi publiĂ© plusieurs textes analysant favorablement la campagne d’Éric Zemmour et portant un regard positif sur les capacitĂ©s de ReconquĂȘte Ă  engranger les victoires dans les annĂ©es qui viennent. Par exemple ici ou lĂ . C’est dans cet esprit de confrontations des idĂ©es que nous publions le texte que nous a fait parvenir un de nos contributeurs. Dans un appel vibrant Ă  l’union de la droite, Didier Beauregard Ă©gratigne tous les candidats. Car, aprĂšs tout, qui aime bien chĂątie bien ! PolĂ©mia PassĂ© le deuxiĂšme tour des prĂ©sidentielles, l’épreuve des lĂ©gislatives sannonce redoutable pour la droite de rupture si elle va au combat divisĂ©e contre elle-mĂȘme, minĂ©e par un affrontement dĂ©vastateur des egos et des dĂ©testations ! », voilĂ  ce que nous Ă©crivions dans notre derniĂšre chronique dans ces mĂȘmes colonnes. Si le pire n’est jamais sĂ»r, dit-on, il semble devoir s’imposer comme l’horizon indĂ©passable de la droite française, en l’absence d’union des forces des droites nationales, incapables de se rassembler dans un moment historique dĂ©cisif. Au-delĂ  des aspects idĂ©ologiques qui fractionnent la droite, impuissante, contrairement Ă  la gauche, Ă  nommer un ennemi commun pour mener un combat commun, il faut bien constater aussi que les personnalitĂ©s leaders ne sont pas au niveau des enjeux qu’elles sont censĂ©es affronter. La guerre des egos, qui fonde l’ordinaire de toutes les familles politiques, est aggravĂ©e par des choix stratĂ©giques divergents qui reposent largement sur de fausses perceptions de la rĂ©alitĂ© politique et sociale du pays. C’est ce que nous nous proposons d’analyser dans cet article. La recomposition de la droite doit parachever la recomposition politique en cours Les Ă©lecteurs pour l’union des droites La palme de la contrevĂ©ritĂ©, dans le triste feuilleton des occasions manquĂ©es dont nous sommes les tĂ©moins, revient Ă  Marine Le Pen, quand elle affirme, avec le plus grand aplomb, qu’elle refuse l’alliance avec ReconquĂȘte pour ne pas trahir ses Ă©lecteurs ! Une inversion de la rĂ©alitĂ© ; alors qu’un rĂ©cent sondage montrait que 75% des Ă©lecteurs RN sont favorables Ă  cette alliance, soutenue par 70% des Ă©lecteurs de droite, dont 43% de ceux de LR ! Marine Le Pen se pique de ne pas cĂ©der Ă  la politique politicienne des alliances opportunistes, quand son attitude tendrait Ă  montrer que son souci premier est de conserver le monopole de la fonction contestatrice et tribunitienne qui permet Ă  l’entreprise familiale de prospĂ©rer, en dĂ©pit des Ă©checs rĂ©pĂ©tĂ©s qui ne laissent envisager aucune perspective sĂ©rieuse de victoire. Il est lĂ©gitime de se poser la question de savoir si, prendre le pouvoir, est bien la finalitĂ© politique de la chef du Rassemblement National, qui porte si mal son nom ? On ne peut construire un grand parti national, en fonctionnant sur un noyau trĂšs restreint d’individus, unis par des liens familiaux et d’obĂ©issance clanique, en excluant toute diversitĂ© idĂ©ologique. Un grand parti doit savoir unir des sensibilitĂ©s idĂ©ologiques diffĂ©rentes et favoriser l’expression de personnalitĂ©s fortes et diverses, aptes Ă  Ă©largir son espace Ă©lectoral. Un chef de parti doit ĂȘtre un chef d’orchestre qui met en cohĂ©rence autour de lui les diffĂ©rents courants de pensĂ©e qui peuvent partager un combat commun. La droite, une fois de plus, est victime de son culte archaĂŻque du chef monolithique. A contrario, la gauche trouve sa force dans la diversitĂ© des courants et la guerre idĂ©ologique interne qui l’anime, Ă©tant assurĂ©e que la dĂ©testation d’un ennemi commun, nommĂ© et diabolisĂ©, lui permettra de se retrouver unie dans les moments dĂ©cisifs. Le modĂšle du genre est l’Union de la gauche portĂ©e par François Mitterrand qui a permis Ă  ce dernier d’accĂ©der au pouvoir aprĂšs dix ans d’une guerre incessante avec son partenaire communiste. A un niveau nettement infĂ©rieur, MĂ©lenchon vient de nous rejouer, avec succĂšs, la tragicomĂ©die de l’union des gauches, qui permet Ă  ces derniĂšres d’occuper le devant de la scĂšne malgrĂ© leur dĂ©pĂ©rissement global. L’absence d’une culture de la controverse et de la confrontation idĂ©ologique s’est manifestĂ©e de maniĂšre particuliĂšrement visible dans le rĂ©cent dĂ©bat du 2e tour, oĂč la candidate RN a subi les attaques de son adversaire, avec une incapacitĂ© criante de contrebattre ses arguments. L’erreur de Zemmour Si les talents d’Éric Zemmour pour le dĂ©bat et la controverse idĂ©ologique ne sont plus Ă  dĂ©montrer, ses choix stratĂ©giques et ses postures ont laissĂ© apparaitre quelques failles qui ont Ă©tĂ©, hors effet Ukraine, dĂ©terminantes dans sa contreperformance. Il n’a pas su rĂ©sister Ă  la tentation de la polĂ©mique avec sa rivale du RN, alors que, d’évidence, il avait tout Ă  perdre Ă  s’engager dans cette voie. Un leader politique qui se prĂ©sente au suffrage du peuple doit savoir maĂźtriser son sentiment de supĂ©rioritĂ©. Mais, plus fondamentalement, son choix stratĂ©gique, essentiellement centrĂ© sur la question identitaire et sĂ©curitaire, s’est rĂ©vĂ©lĂ© erronĂ©. Si prĂšs de 70% des français partagent, plus ou moins, ses analyses sur les dangers de l’immigration et la prĂ©sence massive de l’islam dans notre pays, il est naĂŻf de penser qu’ils choisiront pour autant l’homme politique qui se saisie de ces inquiĂ©tudes. Le FN a longtemps partagĂ© cette illusion quand ses partisans affirmaient que Jean-Marie Le Pen dit tout haut ce que les français pensent tout bas, espĂ©rant ainsi le ralliement de la masse. La sociologie politique est forcĂ©ment plus complexe et traduit des approches et des attentes contradictoires, voire incohĂ©rentes. Pour preuve, si 70% de nos concitoyens s’inquiĂštent de l’immigration de masse, plus de 60% d’entre eux ont votĂ© pour des partis rĂ©solument immigrationniste, dont 58% pour Macron au second tour. Le citoyen Ă©lecteur est un ĂȘtre fragmentĂ© et compartimentĂ©, dont la main droite ignore souvent ce que fait la main gauche. Eric Zemmour candidat Ă  la prĂ©sidentielle vers le renouveau de la droite ? Zemmour, paradoxalement, a partagĂ© le mĂȘme type d’erreur que Giscard d’Estaing, quand confondant le centre sociologique et le centre idĂ©ologique de la France des annĂ©es 70, il prĂ©tendait rĂ©unir au centre 2 français sur 3 autour du centre sociologique de la large classe moyenne, alors que l’époque Ă©tait marquĂ©e par une culture idĂ©ologique d’affrontement binaire droite/gauche qu’il a refusĂ© d’assumer. Zemmour commet l’erreur inverse, en pensant que le constat culturel d’une crainte partagĂ©e de l’immigration de masse puisse constituer, par effet mĂ©canique, une nouvelle sociologie politique autour de l’immigration et de ses enjeux civilisationnels. La profondeur du conditionnement des esprits ne permet pas ce sursaut quantitatif et qualitatif et, surtout, la problĂ©matique de l’immigration, mĂȘme trĂšs Ă©largie, ne permet pas d’englober la diversitĂ© des attentes des Ă©lecteurs. Pouvoir d’achat vs identitĂ© et sĂ©curitĂ©, un faux dĂ©bat ! Nous abordons lĂ  un sujet crucial, source de divisions et d’incomprĂ©hensions dans le camp national, dont nous devons prĂ©ciser l’enjeu celui de l’articulation entre les questions sociĂ©tales et civilisationnelles et les problĂ©matiques socio-Ă©conomiques ; d’oĂč tout le dĂ©bat entre le pouvoir d’achat et le rĂ©galien qui a marquĂ© la campagne prĂ©sidentielle. Seul Zemmour a rĂ©solument assumĂ© l’option identitaire, quand tous les autres candidats ont choisi, chacun pour des raisons Ă©videntes, de privilĂ©gier la thĂ©matique du pouvoir d’achat Marine Le Pen pour consolider son image sociale auprĂšs de l’électorat populaire, la gauche, parce qu’elle est immigrationniste par essence, et Macron, outre ses choix idĂ©ologiques pro-immigration qu’il ne pouvait franchement revendiquer, qui Ă©tait particuliĂšrement vulnĂ©rable sur le sujet identitĂ©/ sĂ©curitĂ©. Disons-le nettement, cette construction d’opposition binaire entre le civilisationnel et l’économique est particuliĂšrement pernicieuse et doit ĂȘtre rejetĂ©e totalement comme source privilĂ©giĂ©e de manipulation de l’opinion. De fait, les deux problĂ©matiques Ă©voluent dans des espaces diffĂ©rents qui ne peuvent se comparer mais, qui loin de s’opposer, se rĂ©pondent. Les immigrationnistes, la gauche en tĂȘte, exhibant les rĂ©sultats des Ă©tudes d’opinion, ne ratent pas une occasion de relativiser, voir nier, la question migratoire et sĂ©curitaire, en montrant que le pouvoir d’achat est la premiĂšre question qui prĂ©occupe et mobilise les français ; argument facile, martelĂ© pour escamoter la question identitaire. En termes de psycho-sociologie cette affirmation n’a pas de sens, car la premiĂšre position, le pouvoir d’achat, n’annule pas la deuxiĂšme le sĂ©curitaire/ identitaire, mais la renforce. Le pouvoir d’achat est un problĂšme Ă©crasant qui conditionne la qualitĂ© quotidienne de l’existence de ceux qui sont socialement fragilisĂ©s, il est une fatalitĂ© de tous les jours qui s’impose comme un enjeu vital, nul ne peut s’arrĂȘter de manger, de se loger ou de se dĂ©placer. L’identitaire, mĂȘme oppressant, est du domaine du ressenti, du bien ĂȘtre existentiel, on peut en souffrir profondĂ©ment et s’en distancier au quotidien. Quant au sĂ©curitaire, largement liĂ© Ă  l’identitaire dans l’esprit du français ordinaire, il est, sauf cas particuliĂšrement dramatiques, vĂ©cu comme une fatalitĂ© avec laquelle il faut apprendre Ă  composer. Elle crĂ©e un climat lourd d’angoisse et de mal-ĂȘtre, mais les populations indigĂšnes, aisĂ©es ou populaires, ont appris, au fil des dĂ©cennies, Ă  gĂ©rer le risque. Ces populations dans leur mode de vie quotidien restreignent et s’adaptent Ă  leur espace public, en fonction des considĂ©rations sĂ©curitaires. La recomposition de la gĂ©ographie de l’habitat, avec ses centres ville boboĂŻsĂ©s, et ses zones pĂ©riphĂ©riques pavillonnaires, est largement le fruit de cette adaptation aux bouleversements humains gĂ©nĂ©rĂ©s par l’immigration, combinĂ©s avec la dimension Ă©conomique des prix de l’immobilier urbain. Et c’est bien lĂ  que la question sociale et identitaire se recoupent, car la masse des classes moyennes et populaires sait que la paupĂ©risation renvoie ou maintient le petit blanc » dans les zones dĂ©francisĂ©es », oĂč il se trouvera en tant que maillon le plus vulnĂ©rable de son environnement social. A contrario, des revenus corrects permettent de rejoindre les zones pavillonnaires ou urbaines, oĂč la propriĂ©tĂ© immobiliĂšre assure un minimum de sĂ©curitĂ© et de cohĂ©rence identitaire ; un enjeu capital pour la scolarisation des enfants, notamment. Il est donc absurde, rĂ©pĂ©tons-le, d’opposer pouvoir d’achat et identitĂ©/sĂ©curitĂ© ; ce sont les deux faces d’une mĂȘme mĂ©daille qui ne sont pas hiĂ©rarchisĂ©es avec le mĂȘme niveau d’urgence et de contrainte l’une s’impose comme une prioritĂ© lancinante du quotidien, l’autre comme une peur larvĂ©e Ă  laquelle on s’adapte tant bien que mal, tant qu’elle ne vous frappe pas directement. Il est logique que l’angoisse de la dĂ©tresse sociale qui dĂ©truit la vie quotidienne l’emporte sur la crainte sĂ©curitaire dans les prĂ©occupations des français, sans que cela ne relativise en rien l’importance de cette derniĂšre qui lui est Ă©troitement liĂ©e. Emmanuel Macron, acteur clĂ© de la recomposition de la droite ? Il est donc illusoire de mener campagne avec l’intention rĂ©elle d’arriver au pouvoir, sans avoir prĂ©alablement pris la peine d’assoir une crĂ©dibilitĂ© Ă©conomique qui rassure un Ă©lectorat potentiel. L’enjeu matĂ©riel du quotidien pĂšse prioritairement sur les choix politiques, d’autant que la propagande du systĂšme peut durablement tricher sur la perception des français sur les enjeux migratoires et sĂ©curitaires, une part non nĂ©gligeable de la population vit encore dans des zones plus ou moins prĂ©servĂ©es, mais tout un chacun est confrontĂ© Ă  l’incontournable principe de rĂ©alitĂ© de son pouvoir d’achat ; je peux, ou je ne peux pas avoir ce dont j’ai besoin ! Au-delĂ  de la naturelle divergence des positions, cette crĂ©dibilitĂ© passe d’abord par la reconnaissance de l’importance de l’enjeu Ă©conomique et social, afin de conforter l’électeur sur la prise en compte de ses attentes. Elle passe aussi par le soutien que peuvent apporter des acteurs de l’économie, entrepreneurs ou autres, et un corpus thĂ©orique qui puisse ĂȘtre lĂ©gitimĂ© par des personnalitĂ©s reconnues pour leur savoir, des acadĂ©miques, notamment. Les diffĂ©rentes familles de la droite nationale n’ont jamais rĂ©ussi Ă  acquĂ©rir cette lĂ©gitimitĂ© Ă©conomique, alors que, dans les pays anglo-saxons, elle a Ă©tĂ© Ă  la base des succĂšs du camp conservateur, comme en leurs temps, Thatcher, Reagan, ou mĂȘme Trump. Il faut engager une alliance des droites sur la base d’une plateforme programmatique prioritairement construite autour des enjeux Ă©conomiques, si l’on considĂšre, a fortiori, que le constat sur l’identitaire et le sĂ©curitaire est dĂ©jĂ  trĂšs largement partagĂ© par l’ensemble des forces qui se rĂ©clament de la droite. L’illusion de Marine MalgrĂ© tous ses efforts pour se normaliser », Marine Le Pen n’a jamais rĂ©ussi Ă  obtenir un label de crĂ©dibilitĂ© en termes Ă©conomique. Pire encore, l’élargissement des thĂšmes sĂ©curitaires et identitaires dans la conscience collective, a obligĂ© les adversaires du RN Ă  concentrer leurs attaques sur sa dangerositĂ© Ă©conomique qui, selon eux, isolerait et ruinerait la France en quelques mois. Il faut savoir que Les Echos, journal de l’idĂ©ologie dominante des milieux Ă©conomiques, a Ă©tĂ©, durant les prĂ©sidentielles, un des titres les plus virulents contre la candidate du RN. Marine Le Pen est enfermĂ©e dans une contradiction qu’elle n’arrive pas Ă  surmonter entre son dĂ©sir d’ĂȘtre acceptĂ©e au sein du systĂšme et sa volontĂ© d’afficher une dimension sociale qui peut sĂ©duire une certaine » gauche populaire », au-delĂ  de l’opposition droite/gauche. En consĂ©quence, elle se mĂ©lenchonise » aux yeux du systĂšme et de la droite patrimoniale, sans gains rĂ©els du cĂŽtĂ© de la gauche. Son analyse est sociologiquement fausse, et ses rĂ©serves de voix potentielles ne sont pas du cĂŽtĂ© de LFI, comme l’a prouvĂ© le 2e tour des prĂ©sidentielles. La gauche de culture populaire et patriote a depuis longtemps quittĂ© les rangs de la gauche officielle et, selon une logique quasi physique, plus l’électorat de gauche s’amoindrit, plus il se concentre sur son noyau dur, idĂ©ologiquement fermĂ© et culturellement et sociologiquement incompatible avec la sensibilitĂ© populiste » RN. Il en va de mĂȘme pour ce qui reste de l’électorat LR, mĂ©caniquement de plus en plus ĂągĂ© et bourgeois, et donc, de moins en moins susceptible de rejoindre la droite contestatrice. Comme nous l’écrivions dans ces mĂȘmes colonnes, qu’importe que le RN ne se rĂ©clame ni de droite, ni de gauche, le dĂ©terminisme historique et sociologique le place inĂ©luctablement Ă  la droite de l’échiquier politique, lĂ  oĂč ses adversaires le positionnent ». En toute logique, la seule voie rĂ©aliste pour le RN d’arriver au pouvoir est d’ĂȘtre la plaque tournante d’une alliance des droites de rupture, susceptible de rĂ©unir d’emblĂ©e plus de 40% de l’électorat national. LR ou l’art de la destruction programmĂ©e S’il n’y a plus vraiment grand-chose Ă  attendre pour la droite de rupture du cĂŽtĂ© de l’électorat LR rĂ©siduel, il existe, en revanche, un Ă©lectorat important d’ancien Ă©lecteurs de la droite classique » qui ne savent plus vraiment vers qui se tourner. Cet Ă©lectorat reprĂ©sente entre le tiers et la moitiĂ© des Ă©lecteurs de Sarkozy en 2012 et de Fillon en 2017, soit quelque 10% de l’électorat global ; c’est lĂ , pour des raisons sociologiques et idĂ©ologiques faciles Ă  comprendre, que se trouvent les plus importantes rĂ©serves de voies pour une droite offensive. Encore faut-il convaincre cet Ă©lectorat, plutĂŽt bourgeois et conservateur, d’une capacitĂ© Ă  gouverner pour qu’il bascule largement dans un vote antisystĂšme. Cet Ă©lectorat, toutefois, est toujours susceptible de retourner vers sa famille d’origine, s’il trouve des leaders qu’il juge combatifs et assument leur engagement Ă  droite un choix anti PĂ©cresse, en quelque sorte. Nous retrouvons ainsi la problĂ©matique de la qualitĂ© dĂ©ficiente des tĂȘtes d’affiche des partis. Bruno MĂ©gret La droite doit en finir avec le politiquement correct » Il est proprement stupĂ©fiant que depuis 40 ans, la droite se soit enfermĂ©e dans le ghetto Ă©lectoral du front rĂ©publicain », qui tourne quasiment systĂ©matiquement Ă  son dĂ©savantage, sans qu’aucune personnalitĂ© majeure de la droite se soit rebellĂ©e contre ce diktat qui assoit la puissance idĂ©ologique de la gauche. Ce principe a distordu la rĂ©alitĂ© politique du pays, au point que la droite institutionnelle a fini par perdre tous ses repĂšres pour se condamner elle-mĂȘme. Tout Ă©tait prĂ©visible et Ă©crit d’avance ; on ne peut combattre durablement deux ennemis Ă  la fois au nom de la lutte contre l’extrĂȘme droite », la droite a lĂ©gitimĂ© la domination morale » que la gauche prĂ©tend exercer. AprĂšs le dĂ©sastre de la candidature PĂ©cresse, aboutissement logique de la distorsion stratĂ©gique de la droite, l’avenir de LR est plus qu’incertain. Il est encore Ă©tonnant de voir que rien ne bouge, rien ne semble annoncer un revirement stratĂ©gique. Aucun des dirigeants censĂ©s assumer une image de droite forte, n’apparait capable de franchir le Rubicon de la farce tragique du cordon sanitaire rĂ©publicain ». Le paradoxe est que, malgrĂ© l’état avancĂ© de dĂ©composition de la droite, un leader solide et dĂ©terminĂ© pourrait probablement encore rafler la mise d’un grand rassemblement des droites, tant les français restent fondamentalement lĂ©gitimistes au regard de ce qu’ils estiment ĂȘtre la capacitĂ© Ă  gouverner. La droite attend toujours son Mitterrand qui brise enfin le tabou de l’alliance interdite, alors que le temps lui est comptĂ© ; en deçà d’un certain seuil il n’y a plus de retour possible ! La droite hors les murs » 
 ou hors-jeu » ? Le vivier Ă©lectoral de la droite est riche et diversifiĂ©, mais aussi Ă©parpillĂ©. Des personnalitĂ©s, hors des deux partis dominants il faut encore attendre pour savoir si ReconquĂȘte confirme sa percĂ©e, sont capables de mobiliser quelques fractions de l’électorat national. On pense prioritairement, Ă  Dupont Aignan et Philippot, mais aussi, dans une moindre mesure, Ă  Asselineau, et, pourquoi pas mĂȘme, Ă  Jean Lasalle. Prises dans leur ensemble, ces personnalitĂ©s reprĂ©sentent un espace Ă©lectoral qui Ă©volue autour des 5% ; ce qui est loin d’ĂȘtre nĂ©gligeable dans le cadre d’une stratĂ©gie d’alliance, alors que, Ă©parpillĂ©, ce vote ne pĂšse pratiquement rien. La conclusion s’impose d’elle-mĂȘme si ces personnalitĂ©s peuvent garder un positionnement personnel utile dans le dĂ©bat public- on l’a vu avec le combat de Philippot contre les dĂ©rives covidistes » – il est clair que, isolĂ©es, elles ne peuvent exister Ă©lectoralement. Ces forces, modestes mais combatives sur des thĂ©matiques ciblĂ©es, ont donc tout intĂ©rĂȘt Ă  adhĂ©rer Ă  une stratĂ©gie d’alliance qui leur permettrait d’exister politiquement, sauf Ă  privilĂ©gier un isolement narcissique qui flatte leur ego, dans l’attente du grand choc qui transcendera leur destin. On a toujours le droit de rĂȘver ! Mais la droite hors les murs, c’est d’abord la masse des Ă©lecteurs déçus et sceptiques qui se rĂ©fugient dans l’abstention. Aucun candidat, en dĂ©pit des vƓux pieux rĂ©guliĂšrement exprimĂ©s, ne rĂ©ussit Ă  les mobiliser, malgrĂ© leur conscience politique souvent dĂ©veloppĂ©e. Il est clair que l’offre ne correspond pas Ă  leurs attentes, et le regard des abstentionnistes est gĂ©nĂ©ralement sĂ©vĂšre sur les personnalitĂ©s politiques de droite, jugĂ©es incapables de porter une vĂ©ritable alternative politique. La dĂ©sunion des droites ne peut qu’aggraver ce sentiment, alors que, nous en sommes convaincus, un projet commun sur les bases de quelques grands objectifs partagĂ©s pourrait amorcer une vĂ©ritable dynamique de conquĂȘte du pouvoir. La division des droites, aujourd’hui, laisse le rĂŽle de premier opposant au rĂ©gime Macroniste Ă  une gauche mĂ©lenchonisĂ©e » ; ce qui est proprement absurde vu l’état gĂ©nĂ©ral des partis de gauche. Face Ă  Macron, oĂč est donc passĂ©e la Droite ? L’Union est un combat Alors, la droite est-elle dĂ©finitivement trop divisĂ©e idĂ©ologiquement et humainement pour pouvoir un jour espĂ©rer bĂątir une alliance qui renverse la donne politique des quatre derniĂšres dĂ©cennies ? En tout Ă©tat de cause, il est vain de vouloir crĂ©er un consensus idĂ©ologique qui n’existe pas. La conflictualitĂ© et la controverse sont les fruits naturels de la diversitĂ© qui fonde une alliance. L’Union est un combat », martelait la gauche au temps du Programme commun. Selon une vieille loi de l’histoire, on s’allie d’abord contre un ennemi commun. Le constat d’un socle de valeurs communes le respect des libertĂ©s essentielles, la transmission culturelle, le patriotisme
 et le mĂȘme sentiment d’urgence partagĂ© face Ă  des dangers identifiĂ©s, devraient permettre de poser les bases d’un consensus de fond, Ă  partir duquel pourrait ĂȘtre dĂ©finies les grandes lignes d’un cadre Ă©conomique et institutionnel rĂ©novĂ©; chaque force politique gardant son autonomie d’action et de proposition Ă  l’intĂ©rieur de ce cadre, avec l’engagement d’accords unitaires Ă  chaque Ă©chĂ©ance Ă©lectorale. Sans capacitĂ©s d’alliance l’avenir politique des droites, en tant que force dirigeante, est compromis, et leurs Ă©lecteurs perçoivent clairement cet enjeu. Si le rĂŽle des personnalitĂ©s leaders est essentiel pour porter un projet vers la victoire, il faut alors que le choix des Ă©lecteurs prenne prioritairement en compte la capacitĂ© d’un ou une dirigeante Ă  rassembler au-delĂ  de sa famille naturelle et des limites de sa personne. Nous sommes Ă  un moment historique, oĂč l’absence ou la prĂ©sence d’une ou plusieurs personnalitĂ© s Ă  la hauteur des enjeux historiques que nous affrontons peuvent changer le destin d’un peuple. Didier Beauregard 08/06/2022 À propos Articles rĂ©cents Journaliste et essayiste.
France MĂȘme assouplie, la rĂ©forme des rythmes divise toujours AFP, le 06/05/2014 Ă  17:23; ModifiĂ© le 06/05/2014 Ă  19:40; Lecture en 2 min. MĂȘme assouplie, la rĂ©forme des rythmes divise
Le correspondant du Temps» Ă  Paris Richard Werly a publiĂ© ce 23 mars La France contre elle-mĂȘme» Editions Grasset. Une enquĂȘte de terrain sur les rĂ©alitĂ©s et les fractures françaises d’aujourd’hui, Ă  la lumiĂšre de la ligne de dĂ©marcation de 1940 qui partait de la Suisse et coupait le pays en deux. DĂ©couvrez en exclusivitĂ© les bonnes feuilles de ce dimanche 24 avril 2022 Ă  20h, la France connaĂźtra l’identitĂ© de son nouveau prĂ©sident. Pour rĂ©aliser ses articles, le correspondant du Temps» en France Richard Werly ne se limite pas qu’à Paris. Depuis plusieurs annĂ©es, il parcourt sans relĂąche les routes hexagonales Ă  la rencontre de ses habitants pour y puiser les tĂ©moignages qui nourrissent ses Ă©crits. Au fil de ses expĂ©riences, il a fait le constat d’une France en quĂȘte d'un avenir positif que ses Ă©lites torpillent, renvoyant sans cesse les Français vers leurs divisions. Une France extrĂȘmement inventive, mais empĂȘchĂ©e. Une France face Ă  ses nombreuses contradictions parce qu'elle est aujourd'hui en guerre contre elle-mĂȘme. Richard Werly, qui vient d’ĂȘtre nommĂ© Chevalier des Arts et des Lettres, a dĂ©cidĂ© d’en faire le rĂ©cit dans La France contre elle-mĂȘme», livre disponible aux Ă©ditions Grasset depuis le 22 mars. A cette occasion, il Ă©tait prĂ©sent Ă  la rĂ©daction du Temps» de GenĂšve mardi 29 mars 2022 de 17h Ă  18h pour exposer sa thĂšse, Ă©voquer l'Ă©lection Ă  venir et dĂ©battre avec une sĂ©lection de lecteurs. DĂ©couvrez ci-dessous un rĂ©sumĂ© des propos tenus par Richard Werly. Un dĂ©bat quasiment absent de la campagne prĂ©sidentielle Dans cette campagne, le dĂ©bat n’existe pas. C’est trĂšs problĂ©matique, car les Français en ont besoin. Ils pensent d'ailleurs que celui-ci peut ĂȘtre une solution aux problĂšmes. Cette campagne est l’un des seuls moments de la vie politique française oĂč toutes les franges de la population peuvent normalement s’exprimer. LĂ , ce n’est pas du tout le cas. Les petits candidats sont inaudibles, le dĂ©bat est monopolisĂ© par les gros. Les Français n’aiment pas cela.» Emmanuel Macron aurait d'ailleurs pu proposer un dĂ©bat et mĂȘme une forme de dĂ©bat. Il n'a rien fait, ce n’est pas trĂšs chic de sa part. De mĂȘme que d'attendre le dernier jour pour dĂ©clarer sa candidature, alors que tout le monde savait qu’il allait ĂȘtre candidat. Je dis attention. Ceci pourrait accrĂ©diter ma thĂšse d’un accident Ă©lectoral au premier tour. Je ne pense pas qu’il en sera la victime, mais je n’exclus pas du tout qu’Eric Zemmour soit au deuxiĂšme tour.» Jean-Luc MĂ©lenchon pourrait rééditer sa remontada de 2017. lI reste trĂšs populaire chez les jeunes et les Ă©cologistes, d’autant plus que le parti socialiste est dans une trĂšs mauvaise passe. Marine Le Pen peut buter contre sa dĂ©diabolisation. Elle a changĂ© son attitude, Ă©tant beaucoup plus calme, modĂ©rĂ©e, qu'auparavant. Cette posture pourrait fonctionner au second tour, face Ă  Emmanuel Macron. Pour autant, la guerre en Ukraine est arrivĂ©e. Elle se retrouve coincĂ©e, alors que sa stratĂ©gie Ă©tait pourtant la bonne. ValĂ©rie PĂ©cresse a un vrai problĂšme d’incarnation de la droite. Elle est aussi victime des circonstances son cheval de bataille Ă©tait la lutte contre les dĂ©ficits. Aujourd’hui, plus personne ne veut entendre ce message.» La France, ce n’est pas que la prĂ©sidentielle Je fais le rĂ©sultat d’une double interrogation Eric Zemmour Ă©tait venu Ă  GenĂšve en novembre 2018 pour Ă©voquer son livre "Le Suicide français" Albin Michel. Son analyse Ă©tait simple l’électeur français est torturĂ© par la disparition de la France. En publiant mon livre "La France contre-elle mĂȘme" Grasset, j’ai souhaitĂ© vĂ©rifier ce constat sur le terrain, tout en m'intĂ©ressant Ă  l'histoire. Et c’est en 1940 que la France a vraiment Ă©tĂ© menacĂ©e de disparition avec l’idĂ©ologie nazie dĂ©ferlant sur le pays.» La deuxiĂšme question c’est le mouvement des gilets jaunes». Une partie de ce groupe Ă©tait constituĂ©e de personnes vĂ©hĂ©mentes, notamment des urbains subissant un trĂšs fort dĂ©classement social. Il y avait cependant une autre partie, dont on a beaucoup moins parlĂ© des manifestants venant des petites villes qui subissaient de plein fouet l’absence de service public et la hausse des prix de l’essence. Je me suis intĂ©ressĂ© Ă  cette deuxiĂšme catĂ©gorie.» J’ai grandi dans la NiĂšvre, au centre de la France, prĂ©cisĂ©ment dans une commune basĂ©e sur la ligne de dĂ©marcation. Les Français, lorsqu’ils se sont retrouvĂ©s dans une situation - de disparition -, se sont plutĂŽt bien dĂ©brouillĂ©s. Ma thĂšse est que la France n’est en rĂ©alitĂ© pas menacĂ©e de disparition. Si elle s’en rendait compte, les Français seraient plus Ă  l’aise pour affronter les dĂ©fis d’aujourd’hui.» A lire La France contre elle-mĂȘme» par Richard Werly Grasset. Disponible depuis le 23 mars 2022.
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Ellelui a mĂȘme consacrĂ© un essai Corps en miettes, oĂč elle Ă©crit: «J'Ă©prouve un certain dĂ©goĂ»t Ă  devoir argumenter pour dire pourquoi il est indigne de demander Ă 

diviser [ du lat. dividere ] 2. En arithmĂ©tique, effectuer une division Si l'on divise 15 par 3, on obtient Être une occasion de dĂ©saccord ; dĂ©sunir Ce projet divise le conseil municipal dĂ©chirer, sĂ©parer ; rapprocher, unirse diviser 1. en Se sĂ©parer en plusieurs parties Une rĂ©gion se divise en plusieurs dĂ©partements comporter, se fractionner en, se scinder en2. Sans compl. Être d'opinions diffĂ©rentes Au moment du vote, les tendances se sont divisĂ©es se dĂ©sunir ; se rapprocher, s'unirMaxipoche 2014 © Larousse 2013diviserParticipe passĂ© divisĂ©GĂ©rondif divisantIndicatif prĂ©sentje divisetu divisesil/elle divisenous divisonsvous divisezils/elles divisentPassĂ© simpleje divisaitu divisasil/elle divisanous divisĂąmesvous divisĂątesils/elles divisĂšrentImparfaitje divisaistu divisaisil/elle divisaitnous divisionsvous divisiezils/elles divisaientFuturje diviseraitu diviserasil/elle diviseranous diviseronsvous diviserezils/elles diviserontConditionnel prĂ©sentje diviseraistu diviseraisil/elle diviseraitnous diviserionsvous diviseriezils/elles diviseraientSubjonctif imparfaitje divisassetu divisassesil/elle divisĂątnous divisassionsvous divisassiezils/elles divisassentSubjonctif prĂ©sentje divisetu divisesil/elle divisenous divisionsvous divisiezils/elles divisentImpĂ©ratifdivise tudivisons nousdivisez vousPlus-que-parfaitj'avais divisĂ©tu avais divisĂ©il/elle avait divisĂ©nous avions divisĂ©vous aviez divisĂ©ils/elles avaient divisĂ©Futur antĂ©rieurj'aurai divisĂ©tu auras divisĂ©il/elle aura divisĂ©nous aurons divisĂ©vous aurez divisĂ©ils/elles auront divisĂ©PassĂ© composĂ©j'ai divisĂ©tu as divisĂ©il/elle a divisĂ©nous avons divisĂ©vous avez divisĂ©ils/elles ont divisĂ©Conditionnel passĂ©j'aurais divisĂ©tu aurais divisĂ©il/elle aurait divisĂ©nous aurions divisĂ©vous auriez divisĂ©ils/elles auraient divisĂ© PassĂ© antĂ©rieurj'eus divisĂ©tu eus divisĂ©il/elle eut divisĂ©nous eĂ»mes divisĂ©vous eĂ»tes divisĂ©ils/elles eurent divisĂ©Subjonctif passĂ©j'aie divisĂ©tu aies divisĂ©il/elle ait divisĂ©nous ayons divisĂ©vous ayez divisĂ©ils/elles aient divisĂ©Subjonctif plus-que-parfaitj'eusse divisĂ©tu eusses divisĂ©il/elle eĂ»t divisĂ©nous eussions divisĂ©vous eussiez divisĂ©ils/elles eussent divisĂ©Collins French Verb Tables © HarperCollins Publishers 2011DIVISER di-vi-zĂ© v. SĂ©parer par parties. Diviser un corps avec un instrument tranchant. Diviser un sermon en trois points. Mais parce qu'elle voit avec la Bithynie Par trois sceptres conquis trop de puissance unie, Il faut la diviser [CORN., Nicom. II, 3] Si la reine en eĂ»t Ă©tĂ© crue, si, au lieu de diviser les armĂ©es royales et de les amuser, contre son avis, aux siĂ©ges infortunĂ©s de Hull et de Glocester, on eĂ»t marchĂ© droit Ă  Londres, l'affaire Ă©tait dĂ©cidĂ©e, et cette campagne eĂ»t fini la guerre [BOSSUET, Reine d'Anglet.] Rohault assure qu'un cube d'or de 5 lignes et 1/7 est divisĂ© par des ouvriers en 651590 parties Ă©gales Ă  la base [ROLLIN, TraitĂ© des Ét. liv. VI, art. 3 et 4] Ce mage divisa en plusieurs parties ce qui n'avait pas besoin d'ĂȘtre divisĂ© [VOLT., Babouc.] Terme de typographie. Diviser un mot, le sĂ©parer en deux parties, dont la premiĂšre reste Ă  la fin d'une ligne. faudra que je perde ou divise son cƓur [ROTR., Herc. mour. II, 2] SĂ©parer par parties pour partager. Je divisai mon argent entre eux. À ce tendre dĂ©pĂŽt du sort abandonnĂ© Je divisai le pain que le sort m'a donnĂ© [VOLT., GuĂšb. IV, 6] Il fonde les citĂ©s, familles immortelles, Et, pour les soutenir, il Ă©lĂšve les lois, Qui, de ces monuments colonnes immortelles, Du temple social se divisent le poids [LAMART., Harm. II, 1] Absolument. Établir des divisions. Diviser et classer. 2° Par extension, sĂ©parer l'un de l'autre. Il fuit pour mieux combattre, et cette prompte ruse Divise adroitement trois frĂšres qu'elle abuse [CORN., Hor. IV, 2] 3° Diviser se dit avec de et d'avec. Vous diriez qu'il [JĂ©sus-Christ] ne saurait se passer d'eux, et que son royaume ne lui plairait pas s'il ne le possĂ©dait en leur compagnie et s'il ne leur en faisait part ; il ne veut pas mĂȘme que son pĂšre les divise de lui dans son affection [BOSSUET, 2e serm. pour la Toussaint, III] Ces mers qui divisent la GrĂšce d'avec l'Italie [FÉN., TĂ©l. XI] Rien de plus matĂ©riel que la thĂ©ogonie antique ; loin qu'elle ait songĂ©, comme le christianisme, Ă  diviser l'esprit du corps, elle donne forme et visage Ă  tout, mĂȘme aux essences, mĂȘme aux intelligences [V. HUGO, Cromwell, prĂ©f.] Ces exemples prouvent que Voltaire a eu tort de blĂąmer Corneille d'avoir dit Une Ăąme d'avec soi divisĂ©e voy. DIVISÉ. 4° Terme de mathĂ©matiques. Diviser un nombre, une quantitĂ©, une grandeur par une autre, chercher combien de fois cette autre est contenue dans la premiĂšre. 5° Semer la discorde, la dĂ©sunion entre les personnes. Lorsque deux factions divisent un empire [CORN., Sertor. III, 2] J'aurai pu jusqu'ici brouiller tous les chapitres, Diviser cordeliers, carmes et cĂ©lestins [BOILEAU, Lutr. I] Si une maison est divisĂ©e contre elle-mĂȘme, il est impossible que cette maison subsiste [SACI, Bible, Év. St Marc, III, 25] Mais que notre intĂ©rĂȘt jamais ne nous divise [VOLT., Triumv. I, 4] .... Diviser les esprits, Aigrir des gens brouillĂ©s ou brouiller des amis [GRESSET, MĂ©chant, IV, 4] Cet arrangement mĂȘlait trop des hommes qui ne pouvaient s'unir, et la jalousie divisa bientĂŽt ceux qu'un intĂ©rĂȘt momentanĂ© avait unis [RAYNAL, Hist. phil. XIV, 14] Absolument. Diviser pour rĂ©gner. 6° Se diviser, v. rĂ©fl. Être sĂ©parĂ© en parties. L'armĂ©e se divisa. Seul on s'acquitte mieux d'une grande entreprise ; Le travail s'affaiblit alors qu'il se divise [ROTR., Antig. III, 5] Tout le temps de l'histoire romaine depuis Romulus jusqu'Ă  Auguste, qui est de 753 ans, peut se diviser en cinq parties [ROLLIN, TraitĂ© des Ét. liv. V, chap. 1, 3e part. § 1] en cette sorte que les esprits une fois Ă©mus, tombant de ruines en ruines, se sont divisĂ©s en tant de sectes [BOSSUET, Reine d'Anglet.] Si Dieu tire un si grand bien de l'hĂ©rĂ©sie mĂȘme, il le tire d'une maniĂšre encore plus douce et plus avantageuse des troubles qui s'excitent parmi les enfants de l'Église, sans qu'aucun d'eux, pour cela, se divise de son unitĂ© [ARNAULD, Apologie pour les saints PĂšres, prĂ©f.] 7° Terme d'arithmĂ©tique. Contenir un certain nombre de fois. Vingtcinq se divise exactement par cinq. 8° N'ĂȘtre pas de mĂȘme opinion. Les juges se divisĂšrent sur la question de droit [CHATEAUB., Natch. II, 213] Être en dissension. Les esprits se divisĂšrent bientĂŽt. REMARQUELorsqu'on dit diviser en, les substantifs qui suivent doivent ĂȘtre employĂ©s sans article Le poĂ«me dramatique se divise en tragĂ©die et en comĂ©die, et non pas en la tragĂ©die et en la comĂ©die. SYNONYMEDIVISER, PARTAGER. Diviser, c'est sĂ©parer les parties d'un tout ; partager, c'est faire les parts ou portions ; de sorte que, dans partager, il y a une idĂ©e d'attribution qui n'est pas dans diviser. On divisa l'armĂ©e, c'est-Ă -dire qu'on en fit deux ou plusieurs corps sĂ©parĂ©s ; on partagea l'armĂ©e, c'est-Ă -dire qu'on en attribua les parts Ă  tel ou tel officier, Ă  telle ou telle occupation. Pourtant diviser Ă©tant plus gĂ©nĂ©ral que partager, peut s'employer pour ce verbe ; seulement alors la nuance d'attribution disparaĂźt. HISTORIQUEXIIe s. [Dieu] chi devisat la Ruge mer en divisiuns [, Liber psalm. p. 212] XIIIe s. Quant tu averas tot devisĂ© que li nombres deseure sera menres [moindres] de celi desous.... [, Comput, f° 15] XIVe s. Au piĂ© de la montaigne qui devise France et Italie [, MĂ©nagier, I, 6] XVIe s. Quand il entre au cƓur de l'homme de se diviser d'une congregation [CALV., Instit. 821] Pourquoy se diviseroyentelles d'ensemble ? [ID., ib. 812] La mer a joinct des terres qui estoyent divisĂ©es, comblant.... [MONT., I, 231] Aussitost que la raison perd ce grand chemin, elle se va divisant et dissipant en mille routes diverses [ID., II, 256] ÉTYMOLOGIELat. divisum, supin de dividere, de di-, prĂ©fixe, et d'un radical videre le 1er e Ă©tant un e bref, que quelques-uns rattachent Ă  l'Ă©trusque iduo voy. IDES, et d'autres Ă  videre le 1er e Ă©tant un e long, voir, par abrĂ©viation de la voyelle. Dans les autres langues romanes la dĂ©rivation est faite de l'infinitif provenç. devire, devezir, dividir, divizir ; espagn. dividir ; ital. dividere. Émile LittrĂ©'s Dictionnaire de la langue française © 1872-1877diviser DIVISER. v. tr. SĂ©parer rĂ©ellement ou fictivement une chose en deux ou plusieurs parties. Diviser un corps, les parties d'un corps avec un instrument tranchant. Diviser une ville en arrondissements, par arrondissements. La France est divisĂ©e en dĂ©partements. Diviser une quantitĂ©, une grandeur. On divise l'annĂ©e ou L'annĂ©e se divise en douze mois. Diviser la circonfĂ©rence en trois cent soixante degrĂ©s. Ils se divisĂšrent en petits groupes. LĂ , le fleuve se divise en deux branches principales. Limbe d'un pĂ©tale divisĂ© en trois lobes. Il signifie particuliĂšrement, en termes d'ArithmĂ©tique, Chercher combien de fois un nombre est contenu dans un autre. Si l'on divise cent par vingt-cinq, on a quatre pour quotient. Le nombre Ă  diviser s'Ă©crit Ă  la gauche de celui par lequel on doit le diviser. Il signifie au figurĂ© Mettre en discorde, dĂ©sunir. L'intĂ©rĂȘt a divisĂ© cette famille. Ils sont divisĂ©s en sectes, en factions. Diviser les esprits. VoilĂ  la question qui nous divise. Les esprits ne tardĂšrent pas Ă  se diviser. Être divisĂ©s d'intĂ©rĂȘt. Dictionnaire de L'AcadĂ©mie française 8th Edition © 1932-5diviser Diviser, Dispertire. Diviser et separer, Discernere, Diuidere, Distinguere, Diducere aciem in cornua. Diviser et borner entre deux, Disterminare. Diviser une chose en croix bourguignonne, Decussare. Diviser en royaumes, Contribuere in regna. Diviser et mettre par ordonnance, Pingere. Diviser un propos en diverses parties, Discerpere rem propositam in membra. Diviser par ci par lĂ , Distribuere. Qu'on ne peut diviser, Insecabilis, Indiuiduus. Qui divise et partit, Diuisor. Qui est divisĂ© et party, Diuiduus, Diuisus. Ville divisĂ©e en deux parties, Ciuitas biceps. Qui n'est point divisĂ© ne separĂ©, Indiuisus, Indiscretus, Indistinctus. Jean Nicot's Thresor de la langue française © 1606diviser DIVISER, v. a. DIVISION, s. f. [DivizĂ©, vi-zion, en vers, zi-on; devant l'e muet, l'i est long Il divĂźse, il divisera, etc.] Diviser, c'est partager, sĂ©parer en deux ou plusieurs parties. "Diviser le tout en ses parties. Ce Royaume est divisĂ© en tant de Provinces. — Quelques Auteurs ont dit, diviser l'un de l'aĂ»tre, ou d'avec l'aĂ»tre. SĂ©parer est plus sĂ»r avec ce rĂ©gime. DIVISION, est 1°. Le partage d'un tout, en ce qu'il contient. Division d'un discours, d' une somme. = 2°. DĂ©sunion, discorde. "Il y a division, ou de la division entre eux le 2d est le plus conforme Ă  l'usage actuel. "Semer, fomenter, entretenir la division. = 3°. La quatriĂšme rĂšgle d'ArithmĂ©tique, selon laquelle on divise un tout en plusieurs parties. = 4°. En termes de Guerre, il se dit des parties d'une armĂ©e de terre, ou d'une flote PremiĂšre, seconde division; et des parties distinctes d'un batĂąillon. Rem. On dit, diviser en; mais les noms prĂ©cĂ©dĂ©s de cette prĂ©position doivent ĂȘtre employĂ©s sans article. Ne dites pas avec le PĂšre Rapin "Aristote divise le PoĂšme dramatique en la TragĂ©die et en la ComĂ©die. Dites, en TragĂ©die et en ComĂ©die. Ainsi l' on dit La ThĂ©ologie se divise en ThĂ©ologie positive, scolastique et morale; et non pas, en la ThĂ©ologie, etc. Jean-François FĂ©raud's Dictionaire critique de la langue française © 1787-1788
LaFrance contre elle-mĂȘme Richard Werly (Auteur) De la dĂ©marcation de 1940 aux fractures d'aujourd'hui Paru le 23 mars 2022 Essai (brochĂ©) en français. 5. 1 avis . Feuilleter Offres sur ce produit-10% livres -10% livres REMISE DE 10 % LIVRES. Offre non cumulable avec toute autre promotion en cours, dans la limite des stocks disponibles et exclusivement pour les Fil d'Ariane Accueil La France contre elle-mĂȘme DĂ©marcation le terme n'est plus guĂšre utilisĂ©. Fractures et archipel sont les mots Ă  la mode. DĂ©marcation, pourtant rĂ©sonne d'une autre force il rappelle aux Français qu'Ă  partir du 22 juin 1940, une ligne du mĂȘme nom sĂ©para le pays en deux. Les quatre annĂ©es qui suivirent, sous le rĂ©gime du MarĂ©chal PĂ©tain, furent marquĂ©es par l'abime de la collaboration avec l'occupant nazi et par l'hĂ©roĂŻsme de la rĂ©sistance. Elles furent celles du pire et du meilleur. CĂŽte Ă  contradictions, autour de cette ligne imposĂ©e par l'occupant nazi, furent la matrice de la France mythifiĂ©e de l'aprĂšs 1945. Une France Ă  l'unitĂ© et l'ambition retrouvĂ©es, qui se remit Ă  croire dans la singularitĂ© de son destin. MalgrĂ© ses affrontements et ses est parti, pour enquĂȘter sur ces dĂ©marcations françaises, sur les traces de cette balafre qui traversait Ă  l’époque un pays oubliĂ©, Ă©loignĂ© de Paris et coupĂ© du littoral Atlantique. Colonne vertĂ©brale de la France de Vichy, la ligne » partait des contreforts de l'Ain et du Jura. Elle coupait le pays du nord au sud Ă  travers la SaĂŽne et Loire, l'Allier, le Cher, suivant le cours des riviĂšres et des routes, ou traversant champs et forĂȘts alors hĂ©rissĂ©s de barbelĂ©s. Ses points de passage Ă©taient Nantua, DĂŽle, Moulins, Vierzon.... Puis Ă  partir de la Touraine, elle obliquait plein sud, Ă  travers les Charentes, le Bordelais, les Landes, jusqu'au BĂ©arn, au Pays Basque et Ă  la frontiĂšre dĂ©couvre l’auteur, quatre-vingts ans plus tard ? Une France rongĂ©e par des antagonismes instrumentalisĂ©s. Une France en quĂȘte d'un avenir positif que ses Ă©lites torpillent, renvoyant sans cesse les Français vers leurs divisions. Une France qui fourmille d'initiatives locales, mais ligotĂ©e par des rĂšgles que les français subissent et ne comprennent plus. Une France oĂč la fraternitĂ© qui existait jadis, de part et d'autre de la ligne de dĂ©marcation et dans le fracas des combats, a fait place aux Ă©goĂŻsmes nourris par les nouveaux modes de consommation. Une France qui refuse de se voir telle qu'elle est, parce que son actuelle diversitĂ© religieuse, ethnique et culturelle, lui a Ă©tĂ© imposĂ©e sans pouvoir en dĂ©battre. Une France empĂȘchĂ©e. Parce qu'elle est aujourd'hui en guerre...contre elle-mĂȘme.
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De passage en France au moment des annonces d’Emmanuel Macron, j’ai pu recueillir les impressions de mes compatriotes. La colĂšre monte, mais lorsqu’elle ne reste pas silencieuse, elle se meut maladroitement, jusqu’à Ă©pouser sa rĂ©putation de mauvaise conseillĂšre. Les oppositions Ă  la politique actuelle existent, mais sont-elles adaptĂ©es? Et surtout, n’est-ce pas un peu tard pour se rĂ©veiller?© f_philippotL’annĂ©e derniĂšre, je faisais le regrettable constat de l’apathie quasi totale des Français face Ă  la gestion incohĂ©rente et liberticide de la crise Covid. La comparaison avec la Suisse, habituellement docile et rĂ©signĂ©e, Ă©tait percutante. Aujourd’hui, qu’est-ce qui a changĂ©? Les annonces d’Emmanuel Macron sur le pass sanitaire et l’obligation vaccinale pour certains corps de mĂ©tiers ont fait l’effet d’une goutte d’eau dans le vase de l’acceptation. Le prĂ©sident a rĂ©veillĂ©, Ă  son corps dĂ©fendant, l’esprit contestataire qui vĂ©gĂ©tait chez certains Français. DĂ©sormais, ils sont plusieurs centaines de milliers Ă  battre rĂ©guliĂšrement le pavĂ© d’un bout Ă  l’autre de l’Hexagone, pour dĂ©noncer ce qu’ils sont de plus en plus nombreux Ă  considĂ©rer comme une dictature sanitaire. On commence Ă  distinguer Ă  nouveau l’anticonformisme et la dĂ©fiance constitutifs de ce pays qui s’est illustrĂ©, tout au long de l’histoire, pour sa propension Ă  se rĂ©volter contre le pouvoir Ă©tabli et ses injustices. Les Français ont finalement dĂ©cidĂ© de rejoindre la lutte contre les mesures sanitaires. Les Champs-ElysĂ©es se teintent Ă  nouveau de jaune tous les samedis, sur le rythme de la hargne et du ras-le-bol qui montent. DĂ©sormais, il semble clair pour les opposants que le combat, tout comme la crise qui l’a provoquĂ©, n’a plus rien de sanitaire. Il s’agit d’une bataille de raison. D’honneur mĂȘme. Car il est difficile pour eux de supporter les mensonges Ă  rĂ©pĂ©tition d’un gouvernement qui, par exemple, assurait ne jamais franchir le pas de la vaccination obligatoire, tout en prĂ©parant le terrain dans l’ombre. Un pareil tour de force ne s’inventant pas du jour au lendemain. Difficile aussi de voir se rĂ©aliser les prophĂ©ties de ceux qu’on aimait Ă  taxer de complotistes et Ă  qui Macron et consorts sont en train de donner raison. Car, il est vrai, le chef de l’Etat est allĂ© loin. Trop loin. MĂȘme Samia Hurst, vice-prĂ©sidente de la task force suisse, a parlĂ© de dĂ©rive», de disproportion» et de conflit de valeurs» pour qualifier les dĂ©cisions du prĂ©sident. Celles-ci crĂ©ent des discriminations, imposent des dilemmes cartĂ©siens Ă  certains fonctionnaires, au risque de les voir quitter le navire, mais surtout, elles achĂšvent de diviser une population dĂ©jĂ  passablement dĂ©chirĂ©e. Les dĂ©cisions de Macron, en passe d’ĂȘtre entĂ©rinĂ©es Ă  l’AssemblĂ©e nationale, agacent d’autant plus qu’elles donnent aux Français le sentiment qu’on les prend pour des cons. Il eĂ»t mieux valu rendre la vaccination obligatoire pour tous, puisqu’on n’est plus Ă  un pied de nez aux valeurs de la RĂ©publique – comme Ă  celles de la mĂ©decine – prĂšs, plutĂŽt que de donner l’illusion du choix Ă  un peuple que l’on a progressivement conditionnĂ© dans une seule et unique direction. Bons et mauvais citoyens Lors de mon passage en France, dĂ©but juillet, j’ai pu constater une fracture entre les bons Ă©lĂšves», ceux qui ont la satisfaction d’avoir suivi les consignes et d’en ĂȘtre rĂ©compensĂ©s, et la dĂ©route totale des autres, qui ne sont pas d’accord avec ce qui se passe, mais ne savent plus comment faire pour y Ă©chapper. L’annĂ©e derniĂšre, le sujet du Covid avait Ă©tĂ© soigneusement Ă©cartĂ© lors des fĂȘtes de NoĂ«l familiales, tant il Ă©tait source potentielle de conflits. Mais ce coup-ci, en confrontant mes proches, j’ai senti qu’on avait passĂ© un cap. Que, cette fois, tout cela allait trop loin et que mĂȘme les plus modĂ©rĂ©s avaient atteint leur limite. Nous n’allons quand mĂȘme pas changer de pays. Nous ne savons pas quoi faire», m’a confiĂ© une de mes tantes, totalement dĂ©semparĂ©e. Cependant, toute la France n'est pas dans la rue et les opposants restent une minoritĂ©, puisque la propagande gouvernementale et mĂ©diatique a fait son travail avec brio. Parce que la façon la plus efficace de forcer les gens Ă  obĂ©ir est de crĂ©er les conditions pour qu’ils le fassent volontairement. Parce que le cerveau humain est ainsi fait qu’il ne peut pas envisager une vĂ©ritĂ© qu’il ne serait pas en mesure d’assimiler ou qui remettrait trop profondĂ©ment en question ses certitudes. Quand il est bien plus facile de se dire que notre gouvernement agit dans notre intĂ©rĂȘt, sans biais, et qu’il nous faut lui faire confiance. Parce que la plupart des gens n’ont pas les ressources nĂ©cessaires Ă  remettre les ordres en question, ni mĂȘme Ă  s’interroger. Je prĂ©fĂšre continuer Ă  faire ce qu’on me dit sans y penser, sinon je finirais par me rendre malade face Ă  tant d’incohĂ©rence», me partageait rĂ©cemment un compatriote. Parce que, aussi, les fers de lance de l’opposition sont soit des infrĂ©quentables autoproclamĂ©s, soit dĂ©passĂ©s par la mission dont ils se sont investis. Et si l'on veut dĂ©fendre les valeurs de Rousseau, on doit parfois accepter de s'associer avec ceux qui, en temps normal, nous rebutent. En France, comme en Suisse, l'opposition semble recouvrir une couleur politique bien rĂ©sistance qui part dans tous les sens Pour exemple, l’émission organisĂ©e par la web tĂ©lĂ© La Une TV, le 24 juillet, promettait de rĂ©unir les figures de proue de la rĂ©volte. Au menu des spĂ©cialistes reconnus dans leur domaine, tels que Christian Perronne, Alexandra Henrion-Caude ou encore Jean-Dominique Michel. Mais Ă©galement des blogeurs, des influenceurs et des personnalitĂ©s controversĂ©es tels que ChloĂ© Frammery et François de Siebenthal. Un mĂ©lange des genres qui perd le public, noie le poisson et, in fine, dessert la cause. Parce que non, les citoyens qui s’interrogent et remettent en question la stratĂ©gie gouvernementale ne sont pas tous des complotistes. Non, ceux qui hĂ©sitent Ă  se faire inoculer un vaccin contre une maladie qui fait 0,05% de lĂ©talitĂ© ne sont pas tous des antivax. Ceux qui descendent dans la rue pour lutter contre l’oppression et exiger que l’on cesse de bafouer leurs droits et leurs libertĂ©s ne se sont pas tous mis Ă  faire de sombres comparaisons avec Hitler et la Shoah. Les nombreux experts et mĂ©decins qui tentent de souligner les incohĂ©rences scientifiques auxquelles on nous soumet jour aprĂšs jour ne sont pas tous des illuminĂ©s. Peut-ĂȘtre serait-il temps de cesser de traiter ces gens avec mĂ©pris, de les culpabiliser, de leur imposer une vision des choses qui n’est pas la leur et de leur faire confiance pour prendre soin d’eux-mĂȘmes? Peut-ĂȘtre serait-il temps que les mĂ©dias cessent leur matraquage quotidien et unilatĂ©ral, relayant uniquement les Ă©tudes qui vont dans leur sens, ignorant les autres, tout en faisant passer les vaccinosceptiques pour des abrutis, Ă  coup de raccourcis? Il y a un monde en dehors du vaccin Quelques jours aprĂšs les annonces tonitruantes d’Emmanuel Macron, l’Institut Pasteur a discrĂštement reconnu l’efficacitĂ© de l’Ivermectine contre le Covid, aprĂšs des tests sur des hamsters. InterrogĂ© par le Pr François Lemoine, immunologiste Ă  l’AP-HP Assisstance Publique - HĂŽpitaux de Paris explique Pour proposer un traitement Ă  des humains, il faut faire des essais cliniques avec des humains, en utilisant des comparatifs». Ces essais cliniques auront-ils lieu? Proposera-t-on des solutions moins risquĂ©es pour se sortir de cette situation, ou continuera-t-on sur la voie de la division et de la rĂ©gression en termes d’acquis sociaux pĂ©niblement arrachĂ©s au fil des millĂ©naires? Vu les rĂ©centes dĂ©clarations d’Olivier VĂ©ran, selon qui la prochaine vague sera de la faute des jeunes qui refusent de se faire injecter le vaccin d’un virus dont ils ne souffrent pas, l’apaisement est encore loin. Emmanuel Macron et ses ministres semblent l’avoir bien intĂ©grĂ©, il faut diviser pour mieux rĂ©gner». Il revient dĂ©sormais au peuple de prendre, ou non, son destin en main. . 32 421 147 272 256 26 322 88

la france divisĂ©e contre elle mĂȘme